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- TitleLouis Couturat an Vaihinger, Paris, 4.11.1901, 4 S., hs., Briefkopf DELEGATION POUR L’ADAPTION D’UNE LANGUE AUXILIAIRE INTERNATIONALE | SCRÉTAIRE: M. L. LEAU | 6, Rue Vavin | PARIS (6e) | TRÉSORIER: M. L. COUTURAT | 7, Rue Nicole | PARIS (5e) | Paris le, Staats- und Universitätsbibliothek Bremen, Aut. XXI, 5 f, Nr. 4
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- Physical LocationStaats- und Universitätsbibliothek Bremen, Aut. XXI, 5 f, Nr. 4
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Louis Couturat an Vaihinger, Paris, 4.11.1901, 4 S., hs., Briefkopf DELEGATION POUR L’ADAPTION D’UNE LANGUE AUXILIAIRE INTERNATIONALE | SCRÉTAIRE: M. L. LEAU | 6, Rue Vavin | PARIS (6e) | TRÉSORIER: M. L. COUTURAT | 7, Rue Nicole | PARIS (5e) | Paris le, Staats- und Universitätsbibliothek Bremen, Aut. XXI, 5 f, Nr. 4
4 novembre 1901.
Monsieur et honoré Collègue,
Je vous remercie de votre réponse[1], et elle me fait grand plaisir, car elle me fait espérez que vous serez bientôt des nôtres, quand vous aurez eu le temps d’étudier la question. L’antinomie se résoudre d’elle-même, si vous voulez bien maintenir la thèse (utilité de la L[angue] I[nternationale]), par la distinction de l’antithèse (impossibilité de la L[angue] I[nternationale]). Il existe déjà plusieurs solutions du problème, précisément dans le sens que vous indiquez: une terminologie | aussi internationale que possible, et par suite en majorité gréco-latine, avec une grammaire extrêmement simple et cependant complète. Parmi ces projets, le plus pratique paraît être l’Esperanto: en tout cas il est à peu près le seul pratiqué. Nous sommes en train de composer un Historique de la Langue universelle[2] où nous exposons tous ces projets. En attendant, je vous prie de lire, si vous avez un moment à perdre, les prospectus del’Esperanto, que je vous envoie à titre de document.
Je suis d’autant plus heureux de vous voir bien disposé pour la L[angue] I[nternationale], que certains Allemands (des Volapükistes notamment) se déclarent hostiles[a] par un excès de «teutonisme», à tout projet à base gréco-latine, et même aux projets de compromis germano-latin | (comme l’Esperanto), sous prétexte que cela ferait rendre dans la langue allemande les Fremdwörter qu’on s’efforce d’en bannir. Ils ne savent pas que[b] un grand nombre de mots purement germaniques sont d’origine latine ou grecque, comme Fest, Fenster, Körper, Bischof, Priester, etc. M. Diels va jusqu’à soutenir, au contraire, que la civilisation romaine est la base de la civilisation allemande, et à préconiser en conséquence le retour au latin, ou au moins à un néo-latin. C’est peut-être un excès opposé[c]. Mais il appartient aux savants qui pensent comme vous de faire entendre raison à leurs compatriotes, et de les préparer à adopter une L[angue] I[nternationale] qui ne soit ni exclusivement latine, ni exclusivement germanique, mais | vraiment international et neutre.
– Je crois[d] intéressant de vous informer que le Prof. Ostwald, de Leipzig, le grand chimiste, se prononce en faveur de la L[angue] I[nternationale] dans son nouvel ouvrage[3]: Naturphilosophie, et se déclare prêt à faire une propagande active pour cette idée.
Je vous remercie de ce que vous me dites du français. Certes, il a de grandes qualités, mais il est trop difficile et trop irrégulier (comme toutes les langues naturelles) pour devenir une L[angue] I[nternationale] populaire. Il a été une L[angue] I[nternationale] littéraire et aristocratique. Nous ne regretterons pas le passé (qui ne se recommence pas, non plus que pour le latin) si l’on peut adopter une L[angue] I[nternationale] qui soit bien plus facile et plus régulière, plus facile à apprendre surtout (l’Esperanto s’apprend en un mois, le fait est constaté).
Veuillez agréer, Monsieur et honoré Collègue, l’expression de mes sentiments distingués.
Louis Couturat
Kommentar zum Textbefund
Kommentar der Herausgeber
2↑Historique de la Langue universelle ] vgl. Couturat u. Leopold Leau: Histoire de la langue universelle. Paris: Hachette 1903.3↑dans son nouvel ouvrage ] vgl. Wilhelm Ostwald: Vorlesungen über Naturphilosophie gehalten in Sommer 1901 an der Universität Leipzig. Leipzig: Veit & Comp. 1902, S. 35–37 (innerhalb der 3. Vorlesung: Die Sprache). Zum Briefwechsel Couturat/Ostwald 1901–1907 vgl. Karl Hansel/Fritz Wollenberg (Hg.): Aus dem Briefwechsel Wilhelm Ostwalds zur Einführung einer Weltsprache. Mitteilungen der Wilhelm-Ostwald-Gesellschaft zu Großbothen e.V. Sonderheft 6 (1999); sowie Fritz Wollenberg: Der Briefwechsel Wilhelm Ostwalds zu interlinguistischen Problemen. In: Ulrich Becker/Fritz Wollenberg: Eine Sprache für die Wissenschaft. Beiträge und Materialien des Interlinguistik-Kolloquiums für Wilhelm Ostwald am 9. November 1996 an der Humboldt-Universität zu Berlin. Berlin 1998 (Interlinguistische Informationen. Mitteilungsblatt der Gesellschaft für Interlinguistik e.V., Beiheft 3), S. 32–107.▲